Produits électroniques reconditionnés, une alternative possible au neuf ?

Comme le souligne une étude récente du Crédoc, le « consommer mieux » est devenu un enjeu majeur chez les jeunes qui se tournent de plus en plus vers les produits électroniques de seconde main. Toutefois, l’information sur les caractéristiques techniques des appareils électroniques « reconditionnés »   est souvent insuffisante, du fait dans certains cas de   l’opacité de l’amont de la filière des produits électroniques « reconditionnés »  

La dernière enquête de la DGCCRF, portant sur ces produits souligne l’insuffisance de l’information délivrée au consommateur par près de 50 % des professionnels, des manquements aux dispositions du Code de la consommation notamment en matière de garanties et la difficulté pour le consommateur de connaître l’état réel de l’appareil.  

Produits électroniques reconditionnés, une alternative possible au neuf ? – De précédentes enquêtes menées par la DGCCRF dans le secteur de la vente de téléphones et de produits électroménagers avaient conduit à constater des insuffisances dans l’information délivrée aux consommateurs sur des produits reconditionnés.  

Aussi en 2019 l’action de la DGCCRF s’est particulièrement orientée sur la loyauté de l’offre commerciale et l’emploi du terme  

« reconditionné » pour des produits de téléphonie, d’informatique grand public[1] », audio-vidéo et électroménager.  

113 établissements ont été contrôlés. Les vérifications ont porté sur l’information précontractuelle, mais également sur les garanties légales et commerciales, la recherche de pratique commerciale trompeuse ou de clauses abusives, les conditions générales de vente, la vente à distance et l’emploi de la langue française.  

Un niveau d’implication hétérogène des distributeurs dans le contrôle des produits  

Parmi les distributeurs qui achètent des produits déjà reconditionnés pour les revendre, certains se contentent d’un examen sommaire de l’état général des appareils et ne disposent d’aucune information sur leur provenance, avec un risque de non-conformité des produits. D’autres en revanche ont développé la compétence de leurs acheteurs et sélectionnent leurs fournisseurs de manière rigoureuse.  

Des distributeurs s’impliquent eux-mêmes dans le reconditionnement. Ils se sont dotés de moyens en personnel et matériel permettant de réaliser des tests sur les appareils achetés d’occasion ou – lorsqu’ils sont également vendeurs de produits neufs – sur ceux retournés par leurs clients dans le cadre du droit de rétractation ou du service après-vente.  

Il existe également des « reconditionneurs » (appartenant pour certains au secteur de l’économie sociale) qui achètent des appareils auprès de professionnels situés en Europe ou en Asie et/ou de consommateurs, les testent et les remettent en état avant de les revendre à des professionnels.  

Des informations insuffisantes sur l’état réel du produit reconditionné  

Le Code de la consommation impose aux professionnels de délivrer au consommateur, préalablement à la vente, des informations portant notamment sur les caractéristiques essentielles du bien.  

Or, il est courant de trouver des offres mentionnant des indications sommaires telles que « bon état » ou « parfait état » sans autre précision qui apparaissent insuffisantes pour permettre au consommateur de faire un achat en étant suffisamment informé, notamment lorsqu’il achète un produit sur internet et qu’il ne peut pas le manipuler. De plus, ces éléments ne permettent pas à elles seules d’effectuer une comparaison pertinente entre les offres commerciales.  

À titre d’exemple, quelques mentions relevées sur les produits :  

Sans aucune précision  

Reconditionné comme neuf  

Occasion comme neuf – Occasion à neuf  

Excellent état – Très bon état – Bon état – État correct  

Equivalent au neuf   

Une classification limitée à l’aspect visuel du produit  

Premium / Excellent état : équivalent neuf / reconditionné à neuf / emballage d’origine ;  

Très bon état : Produits esthétiquement comme neufs/ en excellent état général pour des produits neufs / sans emballage ou avec un emballage abîmé/ vendu sans accessoire ;  

Bon état : micro-rayures/ / traces d’usure naturelle /rayures peu visibles à l’œil nu ;  

Correct : rayures visibles et/ou petits chocs à l’extérieur/ usure manifeste / produit présentant des défauts physiques / traces d’utilisation visibles.  

Un descriptif se limitant à l’aspect purement visuel du produit ne répond pas à lui seul aux exigences d’information sur les caractéristiques essentielles.  

Le consommateur doit aussi être renseigné sur l’état de fonctionnement du produit et son aptitude à l’usage (qui peuvent être différents de ceux d’un produit neuf (ex. performances d’une batterie). Il doit également être à même de connaître les interventions effectuées sur le produit par le vendeur lui-même ou à sa demande, et qui justifient que celui-ci utilise le terme de  

« reconditionné » (ex. réparation et/ou remplacement de pièces : batterie, écran, carte électronique, joints…), ce qui suppose que la vente du produit ne s’effectue pas simplement en l’état.  

Des allégations sur l’état du produit ne pouvant être justifiées et susceptibles d’être trompeuses  

Le descriptif de l’état du produit repose dans de nombreux cas sur un examen purement visuel et une vérification sommaire de son fonctionnement. Le plus souvent, les informations données se limitent à reprendre les caractéristiques du produit neuf ou à fournir des détails supplémentaires uniquement sur son apparence.  

Certains opérateurs évoquent la réalisation de tests pour justifier l’état annoncé du produit, mais sans être en mesure d’en fournir la preuve. Dans la mesure où un vendeur mentionne que le produit proposé est contrôlé ou testé, il doit pouvoir le justifier.  

L’utilisation des mentions « garantie constructeur » pour des produits reconditionnés a été relevée. Cette pratique est susceptible de laisser entendre que le reconditionnement est assuré par le fabricant du produit neuf alors que ce n’était pas le cas.  

Une utilisation irrégulière de la notion de certification contraire à la loi  

La certification est définie par le Code de la consommation comme l’activité par laquelle un organisme, distinct du fabricant, de l’importateur, du vendeur, du prestataire ou du client, atteste qu’un produit, un service ou une combinaison de produits et de services est conforme à des caractéristiques décrites dans un référentiel de certification. Cette disposition réserve la possibilité de procéder à la certification de produits ou de services à des entreprises qui bénéficient d’une accréditation délivrée par un organisme d’agrément.  

Lors de l’enquête, la DGCCRF a identifié des pratiques contraires à ces dispositions, consistant à utiliser le terme de certification comme un argument de vente, sans qu’une procédure de certification ait été suivie.  

Des informations sur les garanties légales insuffisantes voire trompeuses  

Les enquêteurs ont constaté que l’information précontractuelle sur les garanties légales pour les produits reconditionnés était insuffisante voire absente sur les lieux de vente et sur les sites internet.  

Des opérateurs importants annonçaient une garantie d’un an ou de deux ans sur tous les biens, neufs comme d’occasion, sans préciser s’il s’agissait de la garantie légale ou de la garantie commerciale.  

Dans d’autres cas, une garantie légale de 6 mois était annoncée. Cette indication correspond en réalité à la durée de présomption d’antériorité du défaut dont bénéficie le consommateur, qui est de six mois, car il s’agit d’un produit d’occasion, le vendeur restant redevable de la garantie légale de conformité pendant 2 ans, comme pour les produits neufs. Certains vendeurs ont également tendance à écarter les accessoires (ex. brosses et flexibles, tubes et lampes, ensemble d’alimentation (chargeurs/câbles), etc.) du champ de la garantie légale de conformité, alors qu’ils sont concernés.  

Globalement, les distributeurs contrôlés ne respectaient pas leurs obligations légales au titre du Code de la consommation. En effet, chez 50 % des professionnels visités, les informations délivrées au consommateur et les justifications apportées sur l’état des produits reconditionnés étaient insuffisantes.  

Résultats de l’enquête 2019  

  • 2 PVP  
  • 18 injonctions  
  • 38 avertissements pour des pratiques diverses (absences d’information précontractuelle ou de documentation technique permettant de justifier des allégations, utilisation irrégulière de la notion de certification)  

Des investigations poussées ont été menées afin de vérifier les déclarations de professionnels souvent évasives ou incomplètes.  

Pour contribuer à conserver un juste équilibre économique entre les opérateurs et assurer la protection des consommateurs, la DGCCRF poursuivra son action dans ce domaine.  

Le problème de l’emploi inapproprié de la notion de reconditionné sera quant à lui résolu par la règlementation à venir des termes “ reconditionné ” ou  

“ produit reconditionné ”, dans le cadre de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. 

La réparation, le reconditionné et une écofiscalité pour favoriser l’économie circulaire

Nathalie Dubois, directrice juridique de Fnac Darty et membre du Cercle Montesquieu. L’auteure souligne que le passage d’une économie linéaire à une économie circulaire a un coût et plaide pour une écofiscalité incitative qui contribuerait à orienter les comportements. 

Une occasion manquée ne signifie pas forcément qu’une cause est perdue. La loi Anti-Gaspillage et pour l’Economie Circulaire (AGEC) avait pour objectif louable de s’attaquer à la gestion des déchets ; mais elle ne traitait pas de l’amont, c’est-à-dire de la meilleure manière d’éviter la création de déchets : la réparation, le reconditionné ou la seconde main. C’est sans doute la raison pour laquelle, lors de la discussion parlementaire le principe d’une TVA dite « circulaire » avait été écarté. Or, des instruments économiques incitatifs auraient un rôle important à jouer pour favoriser et accélérer le basculement de l’ensemble des parties prenantes vers une économie circulaire.  

Chacun est bien conscient de l’urgence des enjeux climatiques et nous savons tous qu’il faut davantage réemployer, réparer et allonger la durée de vie des biens. De plus en plus d’acteurs agissent en conséquence. Des consommateurs qui préfèrent acheter un seul tee-shirt sur un circuit de production locale plutôt que deux importés d’un pays à bas coût. Des fabricants qui développent des produits plus économes en impact environnemental ou s’engagent au maintien durable de pièces détachées pour lutter contre l’obsolescence. Des distributeurs qui mettent en avant les produits plus durables et instaurent des indices de réparabilité ou participent activement à la collecte de produits usagers même sans achat de neuf. 

La vertu gagne du terrain 

Oui, les mentalités et les pratiques évoluent. Oui, la vertu gagne du terrain. Mais il faut aller plus vite et plus loin et cela ne sera possible que si tous les maillons de la chaîne tirent dans le même sens : les consommateurs, les distributeurs, les fabricants, les associations, l’État, l’Europe. Avec, au final, la planète et les générations futures comme bénéficiaires ultimes. 

Cette sorte d’« union sacrée » aura d’autant plus de chances de se mettre en place et d’engendrer le cercle vertueux auquel tout le monde aspire que chacun des acteurs y trouvera son intérêt. Plus que par des injonctions, c’est en faisant converger l’économie et les valeurs que l’on aidera à généraliser et installer durablement les bonnes pratiques dans le quotidien des acteurs économiques et des consommateurs. Ainsi, la réflexion autour d’une écofiscalité incitative contribuerait à orienter les comportements. 

Un dispositif de « TVA circulaire » 

Intégrer la logique économique dans le processus est en effet indispensable car, ne nous y trompons pas, la transition environnementale pour passer d’une économie linéaire « produire, consommer, jeter » à une économie circulaire « réduire, réutiliser, recycler » a un coût, y compris pour le consommateur. Ainsi du « reconditionné » et de la « seconde main », qui pourraient, naturellement et logiquement, constituer une première étape vers un élargissement ultérieur et peut-être progressif du dispositif de la « TVA circulaire ». 

Le reconditionné et la seconde main sont aujourd’hui pénalisés par une taxation identique à celle du neuf. Il y aurait pourtant une imparable cohérence à ne taxer que la véritable valeur ajoutée, c’est-à-dire en exonérer le produit lui-même, qui a déjà été taxé lors de sa première mise en circulation. Il ne s’agirait somme toute que de l’application d’une logique similaire à celle qui conduit à mettre en place des dispositifs fiscaux pour éviter une double imposition de revenus. 

La réparation est une priorité 

La réparation, vertueuse car elle prolonge la durée de vie du bien en contribuant ainsi à la réduction des déchets, et créatrice d’emploi de proximité, est elle aussi pénalisée car elle est onéreuse en main-d’œuvre. Il est ainsi plus coûteux de rémunérer un technicien diplômé pour un diagnostic de réparation en France que de fabriquer à la chaîne dans des pays où la main-d’œuvre est à très bas coût. Il peut dès lors être plus rentable pour le consommateur selon le choix du bien, de racheter que de faire réparer. 

Or, selon l’échelle de Lansink qui hiérarchise les solutions préconisées pour le traitement de déchets, la réutilisation, donc la réparation, est une priorité pour l’économie circulaire. 

Pourquoi ne pas s’inspirer des initiatives de la Suède qui investit pour l’avenir avec la baisse de la TVA sur les réparations ? Elle encourage ainsi la réduction de la pollution et du gaspillage qui coûtent cher aux pouvoirs publics, et dynamise tout un pan de l’économie et de l’emploi basé sur la réparation, le recyclage et l’économie circulaire. 

Ne pas exclure les populations à faibles revenus 

Il ne fait aucun doute que des mécanismes fiscaux incitatifs seraient un puissant moteur pour accélérer la transition en stimulant la demande des consommateurs pour une consommation plus vertueuse et moins onéreuse. Entre le citoyen et le consommateur, il y a en effet le portefeuille. Et négliger la dimension sociale de la réflexion sur la stratégie de transition vers une économie plus circulaire serait injuste car excluant des populations à faibles revenus, et de ce fait inefficace. 

Utiliser le levier fiscal pour orienter l’épargne ou les dépenses dans des directions choisies est aussi ancien que les contributions. Il est ou a été utilisé avec succès dans d’innombrables secteurs, des énergies renouvelables à l’isolation des bâtiments en passant par les véhicules électriques ou même la production cinématographique. Pourquoi pas pour la réparation et les équipements éco-conçus, reconditionnés ou de seconde main, plus vertueux au plan environnemental ? 

Etude reBuy : un tiers des Français recycle ses appareils électroniques


 

19 % des Français conservent leurs appareils lorsqu’ils ne s’en servent plus   
31 % des Français ont déjà acheté un produit reconditionné    
32 % des Français sont susceptibles de revendre leur téléphone portable    
   
ReBuy, le site en ligne pour l’achat et la vente de produits électroniques reconditionnés, a mené une étude avec YouGov auprès des Français afin de cerner leurs habitudes et leur maturité en matière de recyclage et de reconditionnement des appareils électroniques. Produits populaires, motivations ou freins à l’achat d’un produit reconditionné, les Français semblent ouverts à donner une seconde vie à ces produits mais pas encore complètement convertis.     
  
 Un Français sur trois recycle ses appareils électroniques   
   
Près d’un tiers des Français (28 %) offre une seconde vie à leurs appareils électroniques en les recyclant. En revanche, beaucoup de ces produits dorment encore dans les placards, puisque 19 % des interrogés disent les conserver chez eux, même lorsqu’ils ne s’en servent plus. Cette habitude est d’ailleurs particulièrement marquée chez les 18-24 ans. Les personnes âgées de plus de 55 ans répondent quant à eux majoritairement les recycler (31 %).     
   
Près d’un tiers des Français a déjà acheté un produit reconditionné     
   
Cette étude révèle également que 31 % des Français ont un jour acheté un produit électronique reconditionné, parmi lesquels 43 % sont âgés de 18 à 34 ans. En revanche, 64 % des interrogés n’en n’ont jamais acheté. Les plus de 55 ans sont particulièrement concernés (70 %).     
   
Parmi les Français n’ayant jamais acheté de produits reconditionnés, 33 % d’entre eux disent avoir peur de la qualité et de possibles pièces défectueuses. La garantie proposée est également un frein, puisque 23 % des interrogés se disent inquiet par les offres. Beaucoup d’entre eux n’ont tout simplement pas encore le réflexe d’acheter des produits reconditionnés puisque 22 % des interrogés reconnaissent ne pas y avoir pensé.     
   
Le téléphone mobile, produit star du reconditionnement   
   
Qu’il s’agisse de la revente ou de l’achat, le téléphone mobile est incontestablement le produit électronique le plus populaire auprès des Français. 32 % d’entre eux le citent comme l’appareil qu’ils seraient le plus susceptibles de revendre et ils sont 29 % à se dire prêts à en acheter un reconditionné.   
   
Le petit électroménager arrive en deuxième place de ce classement : 22 % des Français pourraient les revendre et 20 % d’entre eux pourraient en acheter en reconditionné. Côté revente, les consoles de jeux arrivent en troisième place, rassemblant 20 % des réponses. 17 % des Français seraient susceptibles d’acheter un ordinateur portable reconditionné.     
   
Un prix attractif est sans nul doute l’une des premières motivations pour acheter un produit reconditionné plutôt qu’un neuf. En effet, 8 Français sur 10 le classent parmi les trois premiers critères. Une garantie plus longue (47 %) et l’aspect écoresponsable (36 %) figurent également parmi les raisons les plus importantes selon les interrogés.  
  

La perception des acheteurs sur les produits reconditionnés

Les téléphones reconditionnés sont remis en état et testés par un reconditionneur professionnel avant d’être remis en vente, et c’est là toute la différence par rapport à un mobile d’occasion (définition reconditionné).  
Le reconditionnement intègre notamment le diagnostic du smartphone, la réparation si nécessaire, le nettoyage, l’effacement des données personnelles et la mise à jour du logiciel. Toutes ces étapes permettent de garantir sa performance optimale. Ces smartphones peuvent également avoir différentes traces d’utilisation, précisées dans les « grades esthétiques ».  

L’achat d’un smartphone reconditionné Présente beaucoup d’avantages, mais peut avoir aussi quelques inconvénients, selon le point de vue :  

LES AVANTAGES  

  • La vente de ce type d’équipement est principalement réalisée par un re conditionneur professionnel, qui va s’assurer que les smartphones ont bien été testés, réparés si nécessaires puis reconditionnés. Votre achat est aussi sécurisé.  
  • Souvent, les téléphones neufs coûtent assez cher. Avec les smartphones reconditionnés, le rapport qualité-prix est très bon, rendant accessibles les smartphones haut de gamme au plus grand nombre.  
  • Les smartphones revendus bénéficient d’une garantie et d’un service après-vente.  
  • En choisissant le grade esthétique souhaité lors de votre achat, vous n’aurez pas de mauvaise surprise à l’ouverture du colis (description ci-après)  
  • Le sentiment réel de faire une bonne action pour l’environnement en prolongeant la vie d’un smartphone.  

LES INCONVÉNIENTS 

L’achat d’un mobile reconditionné peut présenter des aspects négatifs pour certains acheteurs frileux, ce qui ne remet toutefois pas en question l’achat :  

  • La garantie n’est pas la même que celle d’un téléphone portable neuf. Cependant avec l’expansion du marché du reconditionné, les garanties s’améliorent très rapidement.  
  • Parfois les modèles les plus récents ne sont pas encore disponibles, mais cela vaut la peine d’attendre un peu pour acquérir le modèle parfait !  
  • Ce n’est pas du neuf ; la jolie boîte d’origine n’est pas présente, mais les produits sont commercialisés avec une boîte neuve et des accessoires compatibles neufs.  
  • Enfin, il convient de noter que ces téléphones peuvent avoir certaines marques d’usure à l’extérieur et si vous êtes un utilisateur très attentif à ces détails, il se peut que vous ne souhaitiez pas acquérir un téléphone mobile avec ces défauts mineurs. Il sera donc important de bien choisir le grade esthétique qui vous convient ! 

Les smartphones reconditionnés bientôt un peu plus chers

Les appareils numériques reconditionnés ne devraient finalement pas être exemptés de la Rémunération pour Copie Privée, une redevance destinée à soutenir le monde de la culture. 

 
En 2020, près de deux millions de smartphones reconditionnés ont été vendus en France l’année dernière et plus d’un tiers des Français (34 %) ont désormais dans leur poche un smartphone de seconde main, selon une étude réalisée par Kantar pour le site ReCommerce. Et ce marché ne cesse d’augmenter. C’est donc après de longues négociations que l’Assemblée nationale a adopté la semaine dernière un compromis proposé par le Gouvernement sur l’application de la Rémunération pour Copie Privée (RCP) sur les smartphones et tablettes reconditionnés. 

Une redevance créée pour compenser le droit à la copie privée 

Créée en 1985, la RCP est une redevance prélevée sur tous les supports d’enregistrements (CD, clés USB, smartphones etc.) qui a été mise en place pour indemniser les artistes lésés par le droit à la copie privée. En effet, tout le monde peut copier un film sur un disque dur, enregistrer une musique sur son smartphone, lire un livre sur une tablette, sans que les artistes soient rémunérés pour cela par les utilisateurs. La compensation est faite par les fabricants des supports d’enregistrement qui versent aux artistes, auteurs, éditeurs, producteurs, cette fameuse Rémunération pour Copie Privée. Par exemple, pour tout téléphone ou tablette neufs d’une capacité comprise en 32 et 64 Go, la taxe est de 12 euros. Elle est de 4,60 euros pour une clé USB ou une carte mémoire neuves de plus 256 Go. 

Réduire l’empreinte environnementale du numérique 

Taxer ou ne pas taxer les objets reconditionnés posait problème car il s’agissait de ménager la chèvre et le chou : d’une part certains membres du gouvernement voulaient éviter de fragiliser un marché écologique, puisque basé sur le recyclage, mais aussi social, puisqu’il permet à des personnes modestes d’acheter des smartphones de qualité à bas prix (en moyenne, 30 à 40 % moins chers qu’un neuf). D’où la proposition d’amendement visant à exclure les objets reconditionnés de la RCP. Les grands acteurs du marché, BackMarket ou ReCommerce arguant également que prélever autant sur un objet reconditionné que sur un objet neuf était une injustice pour les consommateurs… 

Le monde culturel vent debout ! 

Face à eux, un monde de la culture, très fragilisé par la crise, pour qui l’exclusion des appareils reconditionnés était inenvisageable. Il faut dire que, selon Copie France, la société qui perçoit et répartit la RCP, celle-ci représente entre 5 et 10 % des revenus de 200 000 artistes et créateurs, et constitue une source de financement pour plus de 10 000 festivals, salles de spectacles et projets culturels dans tous les territoires. En 2020, la RCP a généré 273 millions d’euros, soit 7 % du budget du Ministère de la Culture… 1661 artistes s’étaient mobilisés et avaient signé, il y a quelques jours, une pétition contre le projet initial d’exemption du reconditionné. 

Un accord qui satisfait tous les acteurs 

Finalement, l’accord trouvé semble satisfaire les deux parties : les appareils d’enregistrements reconditionnés seront bien soumis à la RCP, mais avec un taux inférieur à celui appliqué aux objets neufs : 35 % pour les tablettes et 40 % pour les smartphones. Concrètement, donc, si vous achetez un smartphone reconditionné avec une mémoire de 32 à 64 Go, vous devriez payer dès le 1er juillet, une taxe de 7,20 euros (12 euros pour les neufs, voir plus haut). Elle sera de 8,40 euros pour les smartphones au-delà de 64 Go. Pour les tablettes entre 32 et 64 Go de mémoire, le montant sera de 7 ,80 euros, et s’élève à 9,10 euros au-delà de 64 Go. 

A lire aussi Produits reconditionnés : la DGCCRF alerte sur le manque de transparence 

A lire aussi Acheter un smartphone reconditionné 

La France veut taxer le reconditionné : sérieusement ?

Il y a quelques jours, l’Assemblée nationale a adopté -en première lecture- un texte de loi visant à imposer une taxe supplémentaire lors de l’achat d’un smartphone reconditionné. Depuis, les réactions s’enchaînent si bien que le sujet continue de faire la une avant même d’être finalement tranché par les deux chambres. L’occasion de revenir sur son origine et les arguments de ses détracteurs.  

L’objectif affiché de ce qui s’annonce comme une rallonge de la “rémunération pour copie privée” existante serait avant tout de financer les artistes. Durement touchés par la récente crise économique, ceux qui sont restés en France ont en effet été forcés de subir la fermeture des salles de spectacle et l’interdiction des rassemblements. Un geste de plus en leur faveur est donc bienvenu, mais il ne serait pas bien orienté pour beaucoup. 

La question de l’environnement  

Si le débat fuse, c’est car les téléphones mobiles reconditionnés sont aujourd’hui considérés comme une alternative de choix aux dégâts commis par les fabricants de produits neufs. Entre impact négatif durable sur la nature avec l’exploitation minière en Afrique ou encore conditions de travail déplorables sur place et chez Foxconn, la liste des reproches à faire aux marques incriminées est longue.  

Choisir un iPhone recyclé -qui plus est moins cher que l’original- est donc la solution privilégiée à la fois par les petites bourses et ceux qui se soucient de l’avenir, encore davantage depuis l’avènement de plateformes telles que Back Market. Dernier tour de table de la licorne : 335 millions de dollars, signe d’une croissance non seulement solide mais aussi durable, comme sa proposition de valeur.  

Économiquement discutable  

Selon Thibaud Hug de Larauze, cofondateur et CEO du site, “le panier moyen est de 190 euros pour un smartphone reconditionné. Pour un neuf, c’est deux à trois fois plus. Chez nous, 28% des clients sont au chômage, 7% sont des étudiants. Le reconditionné n’est pas un choix, c’est une nécessité pour eux”.  

Difficile donc, de demander un prix rehaussé de quelques euros de plus à ceux qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour. Mais comme souvent, ce sera au Sénat de trancher avant peut-être de voir tomber de premières conséquences chez les vendeurs.  

Indice de réparabilité

Depuis le 1er janvier 2021, l’indice de réparabilité est déployé sur 5 catégories de produits électroménagers et électroniques. Cet outil, prévu par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, vise une meilleure information du consommateur sur le caractère plus ou moins réparable de ses achats.

L’objectif de l’indice


L’affichage obligatoire d’un indice de réparabilité est institué par l’article 16-I de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 de lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, pour les produits électriques et électroniques. En affichant une note sur 10, cet indice informe les consommateurs sur le caractère plus ou moins réparable des produits concernés. Dans un premier temps, il concerne les catégories suivantes : lave-linge à hublot, smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs et tondeuses à gazon électriques.

Cette information sensibilise les consommateurs sur la possibilité d’allonger la durée de vie et d’utilisation de leurs appareils, notamment en orientant leurs comportements d’achat vers des produits plus facilement réparables et en les incitant à recourir davantage à la réparation en cas de panne.

Il constitue un outil de lutte contre l’obsolescence – programmée ou non – pour éviter la mise au rebut trop précoce des produits et préserver les ressources naturelles nécessaires à leur production.

À horizon 2024, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit que cet indice devienne un indice de durabilité, notamment par l’ajout de nouveaux critères comme la robustesse ou la fiabilité des produits.